Engagé et passionné !
Après différents stages aux Parcs de la Vanoise et des Pyrénées, c'est Mon BTS GPN (Gestion des Espaces Naturels) en poche, que je pars en 2011 pour le Pays Basque, avec comme objectifs de contribuer au développement et à la surveillance des rapaces, si nombreux dans ces montagnes.
Sur les premières années, je travaille donc successivement pour plusieurs associations : LPO, Organbidexka Col Libre, Saïak ...
J'apprécie ainsi de plus en plus la région de St Jean Pied de Port et ses environs. Je m'y fais des amis, je prends des cours de basque...
En 2014, ne voyant que peu d'avenir à ma passion pour les rapaces, je m'inscris à une formation pour devenir fromager. La filière de l'Ossau-Iraty est en forte demande.
Soucieux de conserver les deux pieds dehors, au contact de la nature, il n'y a qu'un pas pour devenir berger, formation que j'enchaine donc...
Jusqu'en 2021, j'apprends le métier aux contacts des bergers et des producteurs locaux, dans les vallées environnantes, en estive dans de multiples fermes, consolidant ainsi mon apprentissage, la certitude qu'il s'agit bien là de ma passion et de mon avenir et dessinant ainsi progressivement mon futur projet d'installation.
Engagé et passionné, ma volonté est de travailler au plus près de la nature, dans le respect des traditions et de mon troupeau (la traite ne se fait qu'à la main), pour produire un fromage fermier authentique et de caractère.
Métier de passion, il est dur et exigeant, il demande beaucoup de sacrifices, mais offre tant de satisfactions !
Fin 2020, je m'engage effectivement dans un processus d'installation en qualité de Berger sans terre. Il me faut alors trouver des brebis, une bergerie dans la vallée pour la période de novembre à mi-mai, une estive pour celle de mi-mai à fin octobre, et bien d'autres choses...
Différentes associations, le Syndicat de la Vallée, et surtout mes amis et connaissances (sans oublier mes parents) me permettent mi 2020 d'acheter mes 50 premières brebis qui me donneront dès l'automne mes premiers agneaux.
2021 est l'année décisive et j'engage les démarches administratives pour m'installer.
Je finis par trouver à louer une bergerie à Caro (3 km de St Jean Pied de Port), et je complète mon troupeau début septembre pour arriver à un effectif de 180 Manex Tête Noire.
Le Syndicat m'alloue une estive sur les pentes de Mt Okabe, secteur que je connais bien et que je souhaitais.
En novembre l'agnelage débute, et j'obtiens plus de 200 agnelles et agneaux, les premières traites débutent mi-décembre et je fais mes premiers fromages le 20 décembre 2021 !
Un choix assumé …
Aux regards du cahier des charges de l’AOC Ossau-Iraty, qui tend à uniformiser la production des fromages d’une exploitation à une autre, et du coût pour y adhérer, j’ai fait le choix, comme bon nombre d’autres bergers-fromagers des vallées environnantes, de commercialiser mes fromages en tant que « fromage de brebis fermier » (ardi gasna en basque).
Ainsi mes fromages ont de la personnalité ! Ils n’ont pas tous la même taille, le même poids… Par contre, ils sont produits selon le même procédé, à partir d’un lait issu d’un troupeau composé d’une seule race de brebis (l’AOC accepte au sein d’un même troupeau le mélange des trois races de brebis présentes au Pays Basque).
De la même façon, je reste un des rares bergers à traire à la main, matin et soir, en bergerie l’hiver comme en estive l’été. La seule énergie consommée pour produire mes fromages est l'électricité du tank qui refroidit le lait.
Préserver la race et la transhumance…
Face au constat d’une diminution alarmante de plus de 60% du cheptel de brebis Manex têtes noires ces trente dernières années au profit de races plus « compétitives », un groupe d’éleveurs crée en 2010 l’association Buru Beltza, dont je suis membre aujourd'hui.
L’association, qui rassemble aujourd’hui 95 éleveurs sur l’ensemble du département, a pour but de défendre et promouvoir la race Manex Tête Noire dans des systèmes d’élevage qui privilégient l’autonomie, la durabilité, et la présence longue en estive.